mardi 7 avril 2015

Et c'est pour quand le deuxième ?



Et voilà c'est arrivé. CE jour, LE jour.


Devoir commencer à se justifier, devoir commencer à répondre à cette question.


La première fois c'est l'homme qui m'en a parlé, il revenait de quelques jours chez mon père et c'est lui qui lui en a parlé, mon homme a répondu que ça viendrait sûrement un jour, mais que pour le moment rien ne pressait, et mon père d'insister ah mais miss I. À déjà 18 mois, l'écart serait bien là, oui, mais non, et ça en est resté là.


Et les jours et quelques semaines ont passé, et LE jour est arrivé. c'est tout bête à un instant vous êtes justes chez des potes, on boit un peu, on mange des pizzas, les enfants dorment, ou pas, monsieur est parti fumé dehors (on en reparlera), et là vos potes s'y mettent: Et sinon c'est pour quand le deuxième ? et là elle insiste un peu, lui aussi, la soeur aussi, et puis votre réponse : écoutez là je vous adore mais va falloir arrêter, ça viendra sûrement ou pas un jour, mais de toute façon pas tout de suite alors ça va servir à rien d'en parler à chaque fois qu'on se voit !!


Et puis la soirée passe, bon ok dit en vrai c'était sûrement plus sec que ça, le rosé n'aidant pas, un petit sms à mon amie pour m'excuser de la forme, pas du fond lui il était vrai. Et là ça recommence, l'homme est là ce coup-ci, alors le deuxième ?? Et là sans se concerter la réponse a été la même, il n'y en aura pas ! Ah bon mais pourquoi ? Ben pourquoi on serait obligé d'en avoir un autre ? Ah oui bon là diverses réponses plus ou moins variées mais peu en rapport avec la première question..


Et la soirée s'est passée, I. était crevée et on rentrés...


Et puis j'ai réfléchi..


Et j'avais juste envie d'hurler, de pleurer, mais sûrement pas d'un deuxième bébé. Pourtant on était vraiment chez de super potes à nous, ils font mêmes partis des meilleurs potes, vous savez ceux avec qui tout est possible, s'amuser, s'engeuler, élever nos enfants, passer des journées et même des week-ends ensemble ! c'est avec eux qu'on partage tout et pareil pour eux, là on prépare leur mariage, il y a eu les naissances des enfants et il y a aussi les mauvaises nouvelles.


Et là j'ai réfléchi, mais pourquoi même eux en sachant tout sur nous, nous posent-ils quand même THE question ? Est-ce que finalement on a la mémoire courte à ce point-là non parce que de leur part à eux il n'y avait pas de mauvaises intentions, de volonté de faire mal, c'était vraiment innoncent. mais quand même, ils n'ont pas pu oublier ? ou alors malgré qu'on en est parlé, malgré qu'ils étaient là, malgré tout mais eux oublie ?


Un jour on a envie d'avoir un enfant, et un jour on se rend compte à quel point ça peut être dur juste de vouloir avoir un enfant.


Quand ils m'ont posés la question franchement j'avais juste envie de les envoyer bouler, de hurler, de pleurer. 
pourquoi on serait toujours obligés de se justifier sur la natalité ?
et je me suis souvenue, j'ai surtout calculé que ma fille pourrait avoir deux ans de plus, ou moins, ou pas..


Je me suis souvenue du jour où j'ai dit à l'homme que je voulais un bébé, que vraiment là pour moi ça commençait à prendre beaucoup de place au qotidient ce désir d'enfant, avec lui, et lui qui m'a dit ben moi aussi j'en ai envie ok on se lance. Et là ça paraissait tellement simple...Ben oui, suffisait de le vouloir ce bébé..
Ah, ben non en fait...


L'homme lui était heureux, il a commencé par annoncé à tout nos potes qu'on voulait un bébé, nous étions jeunes et bien insoucients..et puis, les jours, les semaines et les mois ont passé.Toujours pas de bébés, on continuait à se renseigner on a commencé à aller voir mon médecin de l'époque, on a appris une magnifique grossesse, bon ok sur le coup j'ai eu envie de pleurer mais j'étais heureuse pour eux en même temps, c'est très étrange ce sentiment d'ambivalence..
Mais c'est pas grave nous aussi ça viendra parce que tu comprends la cousine du copain de la collègue elle aussi a essayé quelques mois t'en est au combien toi? 7ème ah oui c'est rien elle aussi ça a marché ce mois-là ! à ce moment là tu ne sais pas pourquoi t'y crois toi aussi le 7ème mois c'est THE mois !! ah ben non en fait..


Et on est retournés voir le médecin, on a commencé de premiers examens, une écho, quelques prises de sang, l'homme a parlé d'une opération subie enfant, oui mais non ça avait pas de liens, vous êtes surs parce que mon frère aussi a eu la même et chez lui non plus le bébé n'arrive pas ? ah ben on pourrait vérifier alors, et hop la première ordonnance du spermogramme en plus de mes premiers résultats..et on nous a parlé de pma..on approchait pourtant seulement de la première année d'essai mais bon vous comprenez, avec vos résultats...euh ben non en fait, non, on ne comprend pas ?!


Et puis une mutation, un changement de région et on le rdv en pma était pris, ben oui parce que tu comprends la cousine du copain de la collègue ( pas la même..) chez elle non plus ça marchait pas ah par contre dès qu'elle a eu rdv en pma ça a marché NATURELLEMENT, ah, ben pas nous...


Et là on a eu notre premier rdv en pma quelques mois après...et là on t'apprend que finalement les examens que t'avait fait faire ton médecin sont bidons pas fait aux bons jours du mois, c'est pas grave on va recommencer, sur plusieurs cycles sinon c'est pas drôle c'était que le début des prises de sang, heureusement que j'en ai jamais eu peur..et puis le spermogramme ben vous comprenez il n’a pas été fait chez nous, ça serait mieux, monsieur, de le refaire, (là l'homme est ravi, non j'déconne!) et puis ben quand vous avez fait tout ça bon on se revoit !!
Oui c'est sur c'est pas comme-ci en même temps le temps justement défilait..
entre deux une naissance, magnifique est arrivée, on a savouré ces calins de bébé..
et puis à ce moment c'est pas grave hein, on redonne un coup de fouet à notre couple on est dans une super nouvelle région on va de balades en prise de sang, de spermogramme en nouvelles sorties l'éclate quoi !!
Et l'été arrive, et là rdv pour l'étude du dossier ! on nous pose des tonnes de questions faut remonter jusqu'à la première guerre mondiale pour savoir l'antécédent de tout nos aieuls, des fois que... et un nouveau rdv est pris et là on t'explique à toi madame que de toute façon quelque soit l'issue de tout ces résultats une petite hystérosalpingographie ne serait pas inutile. Une quoi ? hystéro quoi ? Késako ?? alors là le débat est complexe tu trouveras de tout sur le net, certaines pour qui ça a été formidable ben oui car la cousine du copain de la collègue (encore une autre) mais oui elle, elle l'a faite aussi cette hystéro et paf c'est pile au cycle d'après qu'elle est tombée enceinte, et elle, elle a même pas eu mal ! moi je vais résumer mais clairement j'étais contente d'être en vacances mais j'aurais bien aimé savoir qu'on pouvait prendre du spasfon avant, ah quand une infirmière vient te tenir la main au bout de 40 minutes en te disant que ça va aller c'est pas normal, ah ben ça doit être pour ça que j'ai douillé à mort alors..ou parce qu'à mon avis l'interne, la pauvre mais elle devait poser un cathéter au fond d'un utérus pour la première fois parce que quand même 30 minutes à te les cailler à moitié à poil en salle de radiologie c'est pas un peu long ?? m'enfin j'ai survécu, ou presque.. l'examen était bon c'était l'essentiel !! (ah oui j'ai oublié ce moment formidable où l'interne m'annoncé qu'il faudrait certainement le refaire vu qu'elle n'y arrivait pas....là mon cerveau est parti pleurer) et finalement j'ai pas résumé..
 
Et puis voilà THE rdv, et là la jeune, jolie et gentille gynéco t'annonce simplement, enfin nous annonce simplement qu'on est infertiles...Qui, Quoi, Comment? Lui ? Moi ? Stériles ? Infertiles ? ah non infertiles c'est bien ça, oui oui tous les deux, ben non sinon c'est pas drôle !
 
Et on nous a parlé d'IAC.. et qu'on nous rappelait..

A ce moment-là j'ai eu la merveilleuse idée de partir en vacances avec ma soeur chérie et adoré (mais on en reparlera..), car l'homme travaillait :/
 
Et la rentrée est arrivée, travaille en milieu étudiant, autant dire que c'est THE période de l'année où tu ne peux pas flancher....Ah ben nous on avait décidé de tenter la première IAC. Ben oui et alors ??


D'une part c'était notre choix mais clairement enchainer des journées de boulot, recevoir 300 personnes par jour en moyenne, et alterner entre les prises de sang et l'échographie tous les deux jours à l'hopital avant d'aller bosser, ( en essayant d'arriver dans les 5 premières avant 7 h du mat car première arrivée, première servie/piquée/échographiée et espérer sortir avant 9 h 30 pour ne pas être en retard), attendre les résultats dans la matinée, vérifier avec l'homme qu'on a assez de produits en stock à la maison, ah non, rappeler la pma, faxer l'ordonnance à la pharmacie, recommander du produit, sortir du taf, courir à la pharmacie le récupérer et recevoir à la même heure tous les soirs une magnifique infirmière pour te faire piquer..


Ca a duré 21 jours la première fois, et il y a ce jour où on vous annonce qu'on peut déclencher, là encore rien de naturel il faut calculer pile 36 h avant l'insémination.. et arrive le jour d’et puis l'attente encore, 16 jours pour notre cas, pour un résultat négatif.. et là on s'écroule..ben oui parce que la cousine du copain de la collègue (décidément) ben ça avait marché du premier coup..ah ben pas nous..alors on a décidé de se reposer enfin moi surtout ça m'avait épuisée, on a continué à aller voir les copains, la copine enceinte, on avait appris qu'un de mes cousin serait papa, on était heureux pour eux mais Putain quoi, pourquoi ça marchait chez tout le monde et pas chez nous ???!!!! alors on pleurait, silencieusement, tous les deux et on se remotivait...ça finirait forcément par marcher, mais les réflexions, les remarques continait,...Je me rappellerai toujours un midi où je buvais un verre de vin et où une amie bienveillante m'a dit ah mais tu devais pas avoir tes résultats ces derniers jours ?? alors ça a donné quoi ?? Et là il y a un échange de regard d'une demi-seconde avec l'homme, et dans ton cerveau c'est tchernobyl, non mais sérieusement elle se fout de moi ?? j'attends depuis des mois de tomber enceinte on sort de notre première insémination, elle me voit picoler et elle se pose encorel a question ??!! Dans mon cerveau c'était ça, plus l'envie de pleurer..encore..plus.. et la réponse de l'homme a juste été ben non ça n'a pas marchaitet il a très gentillement dévié la conversation avec un échange de regard d'une demi-seconde avec moi..


Et puis la vie continue, les jours, les semaines ont passés, et on a recommencé avant les fêtes ben oui tant qu'à faire !! on doit être un peu fous quand même, ça a duré 19 jours ce coup-ci mais l'homme a tout géré, s'est impliqué encore plus, les infirmières lui avait expliqué comment me piquer, étant incapable de le faire seule, alors tous les soirs à 20 h c'était le rituel, on allumait la télé, il me parlait de tout , de rien, et il injectait le produit, de jour en jour ça fait de plus en plus mal, personnellement ça me brulait, vraiment de l'intérieur, la piqure en soit c'était rien, sentir le produit se diffusait, par contre c'était l'horreur, alors je tenais la main de l'homme, et je serrais de plus en plus fort chaque jour, et ça passait..


C'est drôle une insémination finalement, c'est quand même fou de pouvoir avoir un enfant sans être ensemble au moment de sa conception, l'homme travaillant ce matin là il est donc venu très tôt faire son dépôt (oui je sais c'est hyper glamour et romantique) et je suis venue seule après l'avoir déposé au boulot, me faire inséminer, hasard ou pas, c'était la jeune et jolie gynéco, hasard ou pas même s'il n'était pas là l'homme avait participé tous les jours..l'attente a commencée..


Et puis Noel est arrivé.


Déjà que l'homme n'aime pas les fêtes de fin d'année mais alors cette année-là encore moins ! on avait qu'une envie de rester chez nous, déprimer, en comptant les jours jusqu'à la prise de sang,..
Et puis qu'est-ce que j'étais stressée, j'appréhendais tellement de voir la femme  enceinte, la pauvre qui n'y était pour rien, que j'ai alpagué, plus ou moins discrètement, mais après 2/3 verres, le stress, l'envie, la jalousie à ce moment là n'aidant pas, je lui ai tout raconté, nos mois; années d'essai, la pma, elle n'y était pour rien et j'étais encore plus mal car finalement on ne sait jamais si pour les autres non plus ça n'a pas été simple..P. si tu me lis aujourd'hui, si tu savais le nombre de fois où j'ai voulu m'excuser pour le déballement ce jour-là..
Le nouvel an est arrivé, on l'a fêté, un peu, beaucoup, trop surement,et on est rentrés chez nous, loin..


Et monsieur est parti travailler, et le lendemain le jour de la prise de sang, je crois que j'ai rarement été aussi stressée dans une journée, qu'est-ce que ça peut être long d'attendre jusqu'à 17 h !!!


Et là au bout du fil le résulat, et là on cherche quoi faire, combien de temps il reste avant que l'homme arrive, je n'avais pas prévue ce résultat, j'ai voulu faire tellement de choses et rien en même temps, et il est rentré, je crois qu'à ce moment là je n'avais qu'une envie celle de pleurer,


Il n'a pas fallut longtemps, juste une seule et innocente question, ça va ma chérie ??


Et je n'ai pas pu parler, et il a compris, et il a pleuré aussi...


Dans la vie, il y a de belles choses, voir votre homme, l'homme de votre vie pleurer de joie juste pour après un échange de regard, en est une.


On a eu de la chance, beaucoup de chances on dit toujours que le chiffre deux a été notre porte bonheur, 2 ans d'attentes environ, 2 inséminations, et un magnifique résultat le 2 janvier. Miss I. est née un 20 septembre, encore un 2...


On a surtout eu beaucoup de chances, que ça soit aussi rapide, aussi facile finalement, et surtout d'être aujourd'hui parents, même si finalement c'est maintenant, plus d'un an après sa naissance que la crise, une crise de couple est arrivée chez nous, car je pense qu'on ne sort pas indemne de tout ça, mais nous avons la chance d'être parents.


On en a lu des récits d'attentes, encore maintenant, on a échangés avec d'autres essayeurs, encore maintenant, et on échange avec d'autres parents, maintenant..
on assiste sans pouvoir rien faire au désir d'enfant d'un couple d'amis qui n'aboutit pas pour le moment, là encore malgré le fait d'être passé par là, difficile de trouver les mots, juste être là.. 

Alors pour le moment cette crise on essaye de la gérer depuis plusieurs mois maintenant, une rupture a été souhaitée par l'homme, les potes (les super potes) sont au courant, la famille et les autres pas forcément, maintenant l'homme est revenu, on travaille sur tout ça, doucement, quotidiennement, on en reparlera...

Alors est-ce qu'on oublie ? Surement, surement surtout si ça n'est pas NOTRE quotidien, surtout si on est mal lunés, surtout si on a envie d'oublier, oublier qu'il ne suffit pas pour tout le monde de vouloir un enfant, et puis ou pas..les copain(e)s ont pas de mauvaises intentions mais même en sachant tout ça, ils ne se rendent pas compte, de ce que ça a été, moralement très dur, physiquement aussi merci les kilos pris !! 

À l'heure actuelle, pour l'homme et moi c'est compliqué, compliqué de savoir quand sera le bon moment pour avoir un deuxième enfant, on a cru il y a quelques mois et puis non, compliqué de savoir si on en veut un autre, enfin non, mais une chose est sûre quand on sera décidé, la première sera de prendre à nouveau rdv en pma, et la deuxième, de ne surtout pas l'annoncer ce désir d'un nouvel enfant, moralement je ne tiendrais pas...par contre une chose est sure si ce bonheur doit à nouveau nous arriver un jour les super potes seront les premiers au courant :-)


Et pour vous alors, c'est pour quand le deuxième ?



Sylvie,
Le 6 avril 2015.

P.S : Aux copinautes adorées qui sont aujourd'hui de véritables amies <3

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